dimanche 11 octobre 2015

Sur la route






Vous allez dire que je me fous bien de votre gueule avec la rentrée du blog avec un post par mois, mais faut que je m'explique un peu mieux.



Je suis entrée dans un monde parallèle.

Enfin j'y suis retournée.
Celui de l'auto école et des gros bus, pour en finir avec le permis D.
Et j'approche du but, plus que 5 jours et c'est la quille.

J'ai hâte que cela se finisse et que je puisse retourner à mon rangement de gilets de sauvetage et à la réouverture de l'atelier des fauteuils.
MAIS, quand même, il y a eu des bons côtés à me lever à 6h du matin pour aller reluquer des bielles et des soupapes !

Parce qu'il se trouve que je trouve que la vie elle est pleine de mondes parallèles.
et J'ADORE ça .
Le monde est plein de gens qui vivent dans des mini monde et qui ne se croiseront surement jamais,
et moi j'adooore entrer dans les mondes qui ne me sont pas destinés.
Je trouve ça trop passionnant, trop rigolo, trop édifiant de bousculer tous nos codes et de se cogner à d'autres.
Et même quand ces mondes sont comme celui là : plein de blagues racistes et machistes à longueurs de journée. Et je ne sais pas s'il faut s'en réjouir ou s'en attrister mais  tout ça est plein de gens sympathiques, et oui les gens qui font des blagues racistes et machistes sont des gens sympa et attachants.
Quand je dis racistes/machistes je veux dire que pour moi ils ne font que que fortifier une idéologie qui classifie l'être humain selon ces origines ou son sexe. Ce ne sont pas forcément des gens avec avec des propos racistes/machistes, tout ça est juste englué dans notre quotidien d'une façon banale.
Et surtout : l'identité de chacun est d'abord définit par ces critères.
Avant tout.

Dans tous ces mini mondes j'ai remarqué que dès lors que quelqu'un y entre il veut lui "appartenir" tout en ayant une identité propre à l'intérieur, et là ses origines ethniques (est ce que "ethnique" c'est con comme "les races" ou non ?) et son sexe jouent leurs rôles.
Je ne suis jamais sentie autant identifiée comme "femme" que dans cet endroit.
Et je pense qu'on peut en tirer une force incroyable, un pouvoir un peu déroutant sur les autres mais on sent bien que cela peut se retourner contre vous. 
Mon "ami" le plus proche a cessé de m'adresser la parole le jour où il a compris qu'il ne coucherait pas avec moi. C'était absolument sidérant !

A l'auto école chacun appartient au groupe de ces origines.
Mes collègues franco-algérien m'appelaient Martine ;
"comme la BD" (Martine la "BD" tu vois ce que je veux dire :-)
me ramenant avec humour à mon état de "sans origine" 
mes collègues franco-polonais m'appelait Marischka 
me ramenant aux leurs, une façon de m'adopter en somme.


L'autre particularité de ce monde parallèle de l'auto école c'est qu'il avait des points en communs avec "l'école", le monde scolaire dans lequel on a tous baigné plus ou moins longtemps.
On se retrouve en cours, on écoute des choses qui ne nous intéressent (souvent) pas (des statistiques sur les morts sur la route, les règles européennes sur les temps de pauses obligatoires) et on apprend par coeur ces choses, dans la seule optique d'un examen. 

Et bien j'ai un scoop !
Parce que je viens d'en faire l'expérience : Vous seriez abasourdi de voir que si on vous remettait sur les bancs du collège, vous seriez exactement les mêmes que quand vous aviez 15 ans.
On reprend en très peu de temps exactement le même comportement, on ressent l'ennui au même endroit, et on le brise de la même façon.  
En fait je ne suis pas toute à fait sûre qu'on change tant que ça entre 10 et 60 ans...

Socialement parlant, les rapports de forces se créent de la même façon, il y a des leaders, des gens qui essaient de leur plaire, etc

Et j'ai compris autre chose à propos de mes années d'études en revivant cette parenthèse de vieille écolière,  c'est que cet aspect qui m'apparaissait comme l'apprentissage de connaissances stériles que je ne pouvait pas rattacher à mon réel, me rendait relativement cafardeuse et anxieuse.

J'avais des états d'angoisses étant jeune, liés je m'aperçois à un sentiment de trou béant, de gouffre qui m'angoissait. 
Je ne vais pas dire que mon ennui à l'école était la cause de mes angoisses d'adolescence mais cela y participait, disons que la vacuité (j'adore la définition du Larousse : "état de ce qui est vide") est une mare pleine de têtard à angoisse et à immobilisme. 

J'ai grandement besoin de concret, de matériel, d'appliquer les choses à ma vie sans quoi les choses ne s'impriment pas en moins et elles m'apparaissent comme un jet d'eau qui m'échappe alors qu'il faudrait que je boive tout.

Allez je vous laisse avec un gros truc dont j'ai (déjà) oublié le nom...
C'est truc dans le moteur c'est sûr ;-)







 

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